Dr Myriam Hemes Njimegne Nkwa, présidente entrante du Conseil Nouveau Sommet Afrique-France  ©Lorvo
Dr Myriam Hemes Njimegne Nkwa, présidente entrante du Conseil Nouveau Sommet Afrique-France ©Lorvo

Dr Myriam Hemes Njimegne Nkwa remplace Me Jacques Jonathan Nyemb à la tête du Conseil Nouveau Sommet Afrique-France (CNSAF). La cérémonie de passation de service s’est tenue le 23 juillet 2024 à la salle des spectacles de l’IFC de Yaoundé, en présence de Thierry Marchand, ambasseur de France au Cameroun. Centrifuge Hebdo a recueilli les premières paroles de l’heureuse élue, titulaire notamment d’un doctorat en médecine et d’un master en coopération internationale, action humanitaire et développement durable.   

 

Centrifuge Hebdo : Dr Myriam Hemes Njimegne Nkwa, vous venez d’être portée à la tête du Conseil Nouveau Sommet Afrique-France (CNSAF) pour un mandat de deux ans (2024-2026). Quels sont vos chantiers prioritaires ?

Dr Hemes Nkwa : Notre travail sera déjà de consolider les acquis. Il y a beaucoup de choses qui ont été faites durant les deux premières années du Conseil, maintenant à nous de pouvoir capitaliser ces acquis-là, mais aussi de défricher les nouveaux sentiers. Le Conseil durant les deux prochaines années [2024-2026, ndlr] se veut être plus près des populations à travers les 10 régions du Cameroun. Nous avons quatre hubs locaux, ce n’est pas juste pour la figuration. Ils vont vraiment penser, ils vont vraiment façonner et accompagner des projets. Dans ce cadre-là, nous aurons à financer, à penser des projets qui seront mis en place par la jeunesse, mis en place par la société civile et portés par cette jeunesse elle-même dans tout le territoire.

Le conseil va travailler avec d’autres acteurs. Vous savez que c’est un conseil Cameroun-France, donc il y a également les acteurs français et au-delà, nous avons des partenaires africains. Il y a des conseils dans d’autres pays d’Afrique. Nous saluons aujourd’hui la présence du Conseil Togo et nous saluons également le fait d’avoir une vitrine de collaboration entre l’Afrique et l’Europe, le Cameroun et la France.

   

Concrètement, est-ce que ce sont les droits humains qui vous intéresseront le plus au cours de votre mandat ?

Ce qui nous intéressera, le plus ce sont les priorités de la jeunesse camerounaise. Ça veut dire que le Conseil ne vient pas imposer quoi que ce soit mais vient accompagner la population, aider, faciliter la mise en œuvre des projets, des ambitions, des plaidoyers à travers la coopération Cameroun-France, la coopération Afrique-Europe. Ça veut dire que le Conseil repose sur les 13 recommandations du sommet de Montpellier du 08 octobre 2021 : lancer le fonds d’innovation pour la démocratie; bâtir la maison des mondes africains et des diaspora; enclencher le programme campus nomade ; initier le forum euro-africain sur les migrations ; lancer la « Plateforme » de débats Afrique-France ; relancer la dynamique de restitution et expérimenter les musées de demain ; accompagner la jeunesse africaine vers l’emploi ; créer une commission intercontinentale sur la transparence économique ; développer le programme « Start-ups Africa-France » ; faire entendre la « voix de l’Afrique » sur le climat et la biodiversité ; transformer l’aide publique au développement ; tisser un nouveau narratif entre l’Afrique et la France ; refonder les relations avec l’Europe du XXIe siècle. Le Conseil repose également sur la SND30 [Stratégie nationale de développement 2020-2030 pour la transformation structurelle et le développement inclusif, ndlr] de façon globale. De façon plus approfondie, nous avons la sécurité alimentaire, la santé, les industries culturelles et créatives, la créativité jeune, la culture, la gouvernance, l’entrepreneuriat, et c’est autant de questions sur lesquelles le conseil entend travailler, mais elles ne sont pas exclusives.

Vous avez plusieurs fois parlé des jeunes. Quelle sera véritablement la place des jeunes durant votre mandat ?

En fait, ce sont les jeunes qui font le Conseil et ce sont les jeunes qui continueront à faire le Conseil. Le Conseil a toujours été aux côtés de la jeunesse camerounaise et on sera davantage présent. Vous avez vu cette forte délégation de jeunes personnes qui vient des 10 régions du Cameroun, pas seulement de Yaoundé. Ces jeunes-là vont davantage avoir la parole. Vous avez également vu les résultats du concours artistique. On a eu plus de 300 candidatures. Ce sont ces jeunes-là qui posent leurs regards sur la coopération Cameroun-France. Donc durant les deux prochaines années, nous allons continuer à mettre les jeunes au centre de cette coopération. C’est ça notre mission principale, mettre les jeunes, mettre les femmes. Vous avez vu que le Conseil est majoritairement constitué de femmes, donc l’idée est vraiment d’apporter cette touche féminine, mais aussi et surtout de mettre au-devant de la scène les problématiques qui touchent les femmes, les jeunes, les personnes vulnérables, toute la population camerounaise, urbaine, périurbaine et rurale.

Propos recueillis par Marianne Ebelle

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