Depuis 1998, le Rapport Planète Vivante, principale évaluation scientifique de la santé de la planète, suit l’état de la biodiversité mondiale. Le rapport 2018 qui vient d’être lancé par WWF, révèle des chiffres vertigineux sur la dégradation de la biodiversité. Une baisse de 60% en 40 ans. Au cours des cinquante dernières années, l’emprunte écologique (mesure de la consommation en ressources naturelles) a augmenté d’environ 190%. Une situation imputable à l’activité de l’homme. L’agriculture en pleine expansion et la surexploitation constituent les principaux moteurs du déclin de la forêt et de la faune. A travers ce nouveau rapport, les scientifiques démontrent clairement qu’il existe de nombreux liens entre les améliorations planétaires pour l’Homme en termes de santé, de bien-être, de nourriture et de sécurité, la répartition inégale de ces bénéfices et la dégradation des systèmes naturels de la terre. En réalité, avec l’accroissement rapide de la population, les besoins de l’Homme ont augmenté. Les besoins en termes d’alimentation, d’habitats et autres sont devenus énormes et c’est l’environnement qui paie le plus lourd tribut. Il faut par exemple cultiver sur de grandes surfaces pour parvenir à satisfaire la demande de la population ; il faut également construire de nouveaux barrages pour espérer alimenter les populations, de plus en plus nombreuses, en énergie ; il faut détruire la forêt pour construire de nouvelles habitations. Des illustrations parfaites des pressions que subit l’environnement dans un processus de développement.
A travers le Rapport Planète Vivante 2018, les scientifiques proposent des solutions alternatives qui nécessitent des changements majeurs dans les activités de production, d’approvisionnement et de consommation. Ils proposent entre autres une agriculture pratiquée dans de petites surfaces en utilisant les engrais biologiques. Une solution qui va résoudre plus d’un problème : nourrir toute la population sans détruire une grande partie de la forêt ; éviter la pollution de l’environnement par les engrais de mauvaise qualité. Le rapport de 140 pages et de 08 chapitres apporte de nombreuses solutions qui vont permettre de sauvegarder la biodiversité tout en satisfaisant les besoins des populations. Marco Lambertini, directeur général du WWF International affirme : « Nos programmes de conservation ne visent pas uniquement à assurer l’avenir des tigres, des pandas, des baleines … Cela va plus loin. Il ne peut y avoir d’avenir sain, heureux et prospère pour les habitants d’une planète au climat déstabilisé, aux rivières asséchées, aux terres dégradées et aux forêts décimées ». C’est dire qu’il ne peut avoir de vie sur une planète totalement dépourvue de biodiversité. Les programmes de conservation du WWF visent en réalité la préservation de la vie de l’Homme sur la terre. Les éléphants, les abeilles, les pandas, les tigres, les baleines et autres jouent chacun un rôle incontournable sur la terre, la seule planète où la vie de l’Homme est possible. Le sous-sol constitue aussi, une composante essentielle pour la survie de l’homme. Il contient des organismes qui influencent la structure physique et la composition chimique des sols. Ils sont essentiels pour la séquestration du carbone, les émissions de gaz à effet de serre et l’absorption des nutriments par les plantes. Ce sont des réservoirs pour des applications médicales potentielles ou les nouvelles mesures de lutte biologiques contre les agents pathogène et les agents nuisibles. Si rien n’est fait d’ici quelques décennies pour stopper la perte de la biodiversité, à travers le monde, la vie sur terre sera impossible. Il faut donc exploiter les ressources judicieusement et surtout penser à les régénérer ; c’est l’essentiel du rapport qui vient d’être lancé. Selon les estimations, d’ici 2050, la population mondiale va tripler et les besoins vont s’accroitre au même rythme. Malheureusement la terre n’a qu’une superficie fixe. « On ne peut pas se développer en se suicidant », David OLSONE, le directeur national de ZSL, a insisté là-dessus au cours du point de presse qui se déroulait dans les locaux de WWF, ce 30 octobre 2018.
Le Rapport Planète Vivante 2018 attire l’attention des décideurs, des ménagères, des agriculteurs, des journalistes, et de toutes les autres composantes sociales qui doivent s’impliquer en adoptant les bonnes pratiques, question de sauver la planète d’une mort certaine. « Il faut parvenir d’urgence à un nouvel accord mondial pour la nature et les hommes», déclare Marco Lambertini, directeur général du WWF International. Il précise que c’est en 2020 lorsque le monde va mesurer les progrès réalisés en matière de développement qu’il faudra parvenir à ce nouvel accord. Les objectifs de développement durable, l’accord de Paris et la convention sur la biodiversité n’ont pas pu apporter des solutions définitives permettant de stopper le déclin vertigineux de la biodiversité. Reste que la proposition de Marco Lambertini soit retenue et que le nouvel accord mondial permette de réaliser des résultats importants qui vont pour de vrai inverser la courbe.