Le film a été projeté lors de sa sortie officielle le vendredi 17 mai 2019 à l’hôtel Massao Palace à Yaoundé. Une occasion qui a permis à l’auteur de procéder à la dédicace de ses huit ouvrages et de tenir une conférence.
Le professeur charles Soh a réussi le pari du « trois en un » vendredi dernier. Un seul événement munit d’une triple composante : conférence, dédicace de huit ouvrages et sortie de son film, Le Palmier de la discorde.
A l’hôtel Massao Palace à Tsinga dès 15h, il n’y avait plus de place dans la salle de conférence pour les retardataires. La fiction de 36 minutes intitulée Le Palmier de la discorde retrace une dispute mortelle au village, opposant deux protagonistes. Nkouma « demande à son vis-à-vis Mbarga de partager avec lui les recettes issues de la vente de vin de palme issu du palmier, qui, à ses yeux, est une propriété commune ». Le duel naît et perdure. « D’un côté, un vigneron qui ne veut point partager les fruits de son labeur, et de l’autre, un obstiné qui, malgré un handicap d’élocution, veut avoir sa part de gâteau ». La tension finit par monter pour atteindre le degré de l’irréparable.
Ce film de Charles Soh, avec Matthieu Aboya et Henri Oyono est salué par le public venu nombreux. Côté technique, Parfait Tabapsi, journaliste culturel, note que malgré la qualité des prises de vue, « de petits grains de sable se sont invités au bal des satisfactions ». Mais de façon générale pour les personnes approchées, ce coup d’essai est un coup de maître.
La dédicace de huit ouvrages était aussi au rendez-vous : Les Veuves de Mokala (2014) ; Un Enfant à tout prix (2011) ; La Chèvre du sous-préfet. Pièce de théâtre en quatre actes (2012) ; Ici, ce n’est pas là-bas (2014) ; L’Homme qui creusait (2015) ; 15 janvier 1971 (2019); Le Cinéma de Daniel Kamwa. Parcours esthétique et identitaire (2010) ; Gérard Essomba Many, l’acteur rebelle. Art et esthétique du comédien africain (2013).
L’ouvrage 15 janvier 1971 a particulièrement attiré l’attention. La raison, Il met en scène Ernest Ouandié, un des héros de l’indépendance camerounaise. Compagnon d’armes de Ruben Um Nyobé, il fut vice-président de l’UPC (Union des populations du Cameroun). En août 1970, il se rend à la police à Nkongsamba. Incarcéré avec deux compagnons de lutte, Raphaël Fotsing et Gabriel Tabeu, Ouandié sera fusillé en public à Bafoussam le… 15 janvier 1971 !
En 13 ans, Pr Charles Soh Tatcha a produit huit ouvrages littéraires et un film, tout en enseignant et en menant plusieurs autres activités. Une seconde dédicace est prévue dans les semaines à venir à Dschang.