Prince Mpondo, président de la CCC. Archives | Crédit photo : GBW
Prince Mpondo, président de la CCC. Archives | Crédit photo : GBW

La coalition des consommateurs Camerounais (CCC)  comme son nom l'indique, est une association de protection des droits et des intérêts des consommateurs.  Le président de cette association, Prince Mpondo, a été approché par l'équipe rédactionnelle de Centrifuge Hebdo, le mercredi 21 août 2024, après la réunion de sensibilisation  des acteurs médiatiques et de protection des droits des consommateurs.

 

Centrifuge : Vous venez de procéder au lancement d'une campagne de sensibilisation du public sur les conséquences de la consommation abusive dalcool.  Quel est l'objectif que vous voulez atteindre ?

Prince Mpondo : C'est une sonnette d'alarme que nous tirons et nous interpellons également les autorités compétentes à prendre des mesures adéquates pour mieux encadrer ce secteur.  On s'est rendu compte qu'il y a des lois et des règlements qui existent mais qui ne sont pas appliqués de manière adéquate. Il y a également un déficit, d'où la nécessité de produire d'autres textes pour mieux encadrer le secteur. Il y a des textes qui ne sont plus adaptés à  notre environnement actuel et qui nécessitent également des améliorations. Maintenant, le consommateur a également son rôle à jouer.  Il faut susciter une prise de conscience afin qu'il adopte un comportement responsable parce qu'il y va de sa santé.  Même si les pouvoirs publics vont intervenir plus tard avec la prise en charge,  chacun de nous a d'abord le devoir de faire des efforts. Nous devons adopter les comportements responsables en évitant la consommation excessive de l'alcool.

Parlons à présent de la consommation responsable.  Quelle est la fourchette pour un citoyen camerounais ?

L'OMS a donné certaines indications. Pour la femme c'est deux verres par jour  maximum. L'homme c'est trois verres maximum par jour et pas nos gros verres. Ce sont des verres standards pour l'alcool,  il en existe.  Donc il n'est pas question de boire trois ou quatre bouteilles de bière par jour. L'organisme a certes besoin d'alcool, mais on ne doit pas en abuser. Pareil pour la consommation du whisky, il y a une dose journalière à respecter. C'est pour cela que vous verrez certains produits sur le marché vendus en petites doses. Même si ces produits ne bénéficient pas toujours d'une certaine image,  initialement, l'intention qui soutenait la production de ces produits, c'était de permettre aux Camerounais d'avoir leur consommation journalière recommandée par l'OMS.

Aujourd'hui nous assistons à une guerre entre certaines associations et les fabricants des whisky en sachet. Que pensez-vous de ce produit commercialisé dans nos marchés ?

Ces produits,  je précise bien, ceux qui sont dans le plan de migration mis en place par le gouvernement et qui sont régulièrement suivis, sont de qualité.  Il n'y a rien à redire là-dessus. Mais le circuit de vente pose problème. Ces produits sont très accessibles à cause du coût, 100FCFA. Ils sont vendus un peu partout, dans les rues par des vendeurs ambulants,  dans les kiosques. Ils sont exposés aux intempéries, ils sont exposés au soleil,  ce qui peut détériorer leur qualité. Si on améliore les conditions de commercialisation et si on respecte la dose de consommation requise,  il n'y a aucun problème. Un sachet correspond à une dose journalière. Si un citoyen prend un sachet, il n'a pas de problème évidemment, mais c'est l'abus qui fait  problème.  On fait un débat sur ces produits mais en réalité, ils sont à commercialiser sur le marché sous d'autres formes. A la base, c'est le même produit qui sort de la chaîne de production. Maintenant, c'est au niveau du conditionnement qu’il y a des unités différentes. Une unité qui va dans le conditionnement en bouteille des grands modèles et puis il y a une autre unité qui va vers les conditionnement en sachet. Ces produits posent un problème dans la société parce qu'ils sont détournés de leur usage, ça, il faut le dire. Leur accessibilité  fait en sorte qu'ils soient abusivement consommés. La consommation abusive de l'alcool nuit gravement à la santé.

Concrètement,  comment la campagne qui vient d'être lancée va se dérouler sur le terrain ?

Aujourd'hui, nous avons procédé à la sensibilisation des acteurs médiatiques et ceux en charge de la protection des droits des consommateurs pour les amener à s'approprier la problématique que nous posons et accompagner cette problématique à travers la sensibilisation, les productions au quotidien, interpeller le public et les décideurs sur la problématique que nous posons. Nous allons également saisir les autorités compétences à  travers les lettres de plaidoyer et avec nos propositions concrètes allant dans le sens de l'amélioration du cadre juridique national portant protection de l'activité de l'alcool  dans notre pays. Nous  allons  également effectuer les descentes sur le terrain, la sensibilisation de proximité auprès des consommateurs à travers des flyers et autres pour leur dire : lorsque vous consommez abusivement, vous vous exposez à telle ou telle autre maladie et que votre santé vaut mieux que les tonnes d'alcool que vous consommez au quotidien.  Bien évidemment il faut aussi qu'il y ait une coalition nationale des acteurs,  toutes les parties prenantes, pour voir comment on va mener ce programme.

 

Propos recueillis par Marianne Ebelle

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