L’Alliance pour le contrôle du tabac en Afrique (ACTA) plaide pour une interdiction totale des e-cigarettes afin de prévenir une nouvelle vague d’addiction à la nicotine sur le continent. Dans une déclaration publiée le 20 octobre 2025 , L’ACTA tire la sonnette d’alarme face à la montée fulgurante du vapotage en Afrique, où plus de 11 millions de personnes consomment désormais la cigarette électronique. Un phénomène inquiétant, selon l’organisation, car il touche surtout les jeunes, cible privilégiée de stratégies marketing agressives.
Un produit séduisant, mais dangereux
Présentée à tort comme une alternative « plus sûre » au tabac, la cigarette électronique se révèle tout aussi nocive, prévient l’ACTA. Ces dispositifs contiennent de la nicotine et des substances chimiques toxiques susceptibles de perturber le développement cérébral, d’accroître l’anxiété, de provoquer des troubles de l’apprentissage et de tripler le risque de fumer plus tard des cigarettes classiques.
L’alliance dénonce également les tactiques de séduction employées par les fabricants : arômes sucrés, influenceurs sur les réseaux sociaux et fausses promesses de « réduction des méfaits ». Dans un continent où les services de sevrage sont rares et la réglementation encore fragile, le vapotage risque de piéger une nouvelle génération dans la dépendance à la nicotine.
L’ACTA invite les gouvernements africains à renforcer les politiques publiques de lutte antitabac, en appliquant pleinement la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT). L’organisation appelle notamment à :
- Augmenter les taxes sur les produits du tabac et instaurer des paquets neutres ;
- Interdire la publicité et la promotion des produits nicotiniques ;
- Investir dans les services de sevrage et les systèmes de surveillance sanitaire ;
- Protéger les jeunes par une éducation préventive et une interdiction totale des cigarettes électroniques.
Pour l’ACTA, la lutte contre la cigarette électronique est désormais une urgence de santé publique. « Sans politiques fortes et cohérentes, l’Afrique risque de voir s’effondrer les progrès accomplis dans la lutte contre le tabagisme », avertit le réseau panafricain.
Basée à Lomé, au Togo, l’Alliance pour le contrôle du tabac en Afrique regroupe 131 organisations membres réparties dans 39 pays. Elle dispose d’un statut consultatif auprès de l’ECOSOC des Nations unies et d’un statut d’observateur auprès de la Conférence des parties de la CCLAT de l’OMS.
L’alliance conclut par un appel fort : « Le moment d’agir, c’est maintenant. »