Contentieux postélectoral : sans en dire les raisons, Joshua Osih retire son recours en annulation de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 | Crédit photo : SDF
Contentieux postélectoral : sans en dire les raisons, Joshua Osih retire son recours en annulation de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 | Crédit photo : SDF

Joshua Osih, candidat du SDF, vient de procéder au retrait en annulation partielle de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025.

Dans un message adressé au président du Conseil constitutionnel le 20 octobre 2025, le président du Social Démocratique Front, successeur de John Fru Ndi, demande le retrait de son dossier sans pour autant donner les raisons de ce retournement. Il explique que l’annulation concerne le recours déposé au CC le 15 octobre 2025 et englobe «l’ensemble des éléments contenus dans ledit recours». On y retrouve notamment l’exclusion des représentants du SDF de plusieurs bureaux de vote, la délocalisation de certains bureaux, les irrégularités et autres cas manifestes de fraudes dans le NOSO.

Points communs : SDF et PCRN

Joshua Osih emboîte ainsi le pas à Cabral Libii. Trois jours avant lui, le président du PCRN, lui, s’était désisté de deux recours en annulation partielle déposés au CC le 14 octobre 2025. Points communs entre SDF et PCRN, aucune raison n’est avancée pour justifier les retraits. Et là, l’opinion s’interroge : qu’est-ce qui peut bien expliquer ce retournement de vestes, alors que les audiences du contentieux postélectoral sont prévues le mercredi 22 octobre, à la veille de la proclamation officielle du vainqueur de l’élection présidentielle ? Des pressions derrière la scène ? Des arrangements ? S’il y a eu des arrangements, qu’ont reçu ces deux hommes politiques en contrepartie ?

Pour le moment, il est impossible de répondre avec assurance à toutes ces préoccupations. Mais les mémoires n’ont pas oublié que Libii et Osih sont de ceux qui ont catégoriquement ignoré la candidature consensuelle de l’opposition autour d’Issa Tchiroma Bakary. Ce que l’opinion a trouvé assez curieux pour des opposants qui se disent engagés pour le changement du système politique en 2025, et du coup, se pose des questions évidentes : pour qui roulent le PCRN et le SDF ? Sont-ils du côté du peuple du changement ou dans le camp d’un système qui règne depuis 43 ans et se bat pour se régénérer en dépit des signes évidents d’essoufflement ?  

Issa Tchiroma Bakary, FSNC

Parlant du contentieux postélectoral, le FSNC a depuis des lustres annoncé qu’il n’ira pas au CC, car l’institution s’appuie sur «des PV entachés d’irrégularités». Issa Tchiroma Bakary expliqu’il ne croit plus en une entité qui refuse de dire le droit et qui joue avec l’avenir du Cameroun. Selon lui, Clément Atangana, «affectueusement» appelé «Monsieur Irrecevable» par l’opinion, s’est illustré comme roulant pour le RDPC, même si l’on ne s’en tient qu’aux  affaires de la liste électorale nationale non publiée par ELECAM et de la mise à l’écart de la candidature à la présidentielle du leader de l’opposition, Maurice Kamto.

Les motivations de Tchiroma concernant le rejet du CC sont claires et permettent à tous et à chacun de se faire une idée plus précise sur les principes du FSNC. Un exemple que devrait normalement suivre le SDF et le PCRN, car en l’absence d’information, c’est chaque camerounais qui est tenté de s’en fabriquer une, avec le risque de dérapage qui pourrait s’en suivre.

Patricia Tamaïno Ndam Njoya et l’UDC

D’après le Code électoral, les contestations se déposent au CC au plus tard trois jours après le jour du vote. Le CC en a reçu au total 11. Trois des 12 candidats à la présidentielle avaient introduit au moins une requête. Si l’on soustrait celles du SDF et du PCRN, il devrait normalement en rester huit, dont celle de Patricia Tamaïno Ndam Njoya, candidate de l’UDC, la seule femme en lice. L’épouse du feu Adamou Ndam Njoya, qui a remplacé son époux à la tête de l’Union démocratique du Cameroun, n’a pas trouvé utile de retirer son recours. Mais rien ne présage pour elle un gain de cause face au CC. Si à la présidentielle de 2018, tous les recours avaient été rejetés par Clément Atanga, le miracle pourrait-il se produire en 2025 ?

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