Une plateforme numérique au service des droits des jeunes | Crédit photo : ME
Une plateforme numérique au service des droits des jeunes | Crédit photo : ME

Le jeudi 18 septembre 2025, l’UNICEF Cameroun a convié les organisations de la société civile et les médias à son siège de Yaoundé pour dévoiler un nouvel outil numérique : « Internet Of Good Things » (IoGT), une application web open source pensée pour accompagner les adolescents et les jeunes dans leur quotidien.

Accessible à l’adresse cm.goodinternet.org, ce site regroupe une variété de contenus autour de thèmes essentiels : la nutrition, l’éducation, la santé, l’hygiène-eau-assainissement ainsi que le changement climatique. Conçue pour être à la fois simple et peu gourmande en données, la plateforme est particulièrement adaptée aux téléphones portables de faible capacité et fonctionne même dans les zones où la couverture mobile est limitée, notamment en milieu rural.

Selon Patricia Kouakap, qui a assuré la présentation, l’objectif est de rendre l’information fiable et utile accessible à tous, sans que les contraintes techniques ne constituent un frein.

Un outil pour transformer la vie des communautés

Bien que l’initiative cible principalement les adolescents et les jeunes, elle s’adresse également aux parents, enseignants, professionnels de santé et travailleurs sociaux. L’UNICEF mise sur une interaction communautaire qui favorise l’amélioration des conditions de vie et le changement social durable.

La présentation s’est conclue par une photo de famille, symbole d’adhésion collective autour de ce projet. Toutefois, une interrogation demeure : l’organisation onusienne dispose déjà d’un autre site Internet dédié à des thématiques proches. Pourquoi ne pas avoir fusionné les deux approches ? L’avenir du projet apportera sans doute des éclaircissements, mais pour l’heure, l’appel est lancé aux Camerounais : créer un compte sur cm.goodinternet.org afin de profiter des contenus mis en ligne.

Focus sur la redevabilité envers les communautés affectées

Un moment fort de la rencontre fut l’intervention d’Amadou Mallé, spécialiste en mobilisation communautaire pour le changement social et comportemental. Son exposé a mis l’accent sur la redevabilité envers les populations affectées (AAP – Accountability to Affected Populations), présentée comme un impératif humanitaire dans un monde marqué par la multiplication des crises.

Il a rappelé que cette démarche vise à replacer les communautés touchées par les urgences – catastrophes naturelles, épidémies, conflits armés ou flux migratoires – au centre des réponses humanitaires et de développement.

Trois piliers structurent l’AAP :

  • Prendre en compte les opinions et attentes des populations dans la conception et l’exécution des programmes;
  • Rendre compte en communiquant clairement sur les actions entreprises et leurs justifications;
  • Être tenu de rendre des comptes grâce à des mécanismes de retour d’information et de plaintes accessibles aux communautés.

Amadou Mallé a insisté sur un principe clé : les bénéficiaires ne sont pas de simples récepteurs d’aide, mais de véritables acteurs du changement capables d’influencer les comportements, les normes sociales et les résultats humanitaires. Leur implication dans les processus de suivi et d’évaluation apparaît donc essentielle pour garantir transparence, efficacité et amélioration continue.

Cette initiative numérique, alliant innovation technologique et approche participative, ouvre la voie à un avenir plus inclusif pour les enfants et les jeunes du Cameroun.

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