La capitale camerounaise a accueilli, le mardi 2 septembre 2025, la 46ᵉ session du Comité de concertation et de suivi du dialogue social. Ce cadre de concertation a rassemblé représentants du gouvernement, syndicats et organisations patronales autour d’une ambition commune : améliorer les conditions de travail, sécuriser les emplois et renforcer la protection sociale.
Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona, a ouvert les travaux en insistant sur la responsabilité collective des partenaires sociaux en cette année électorale. Alors que le pays se prépare à l’élection présidentielle et aux scrutins des délégués du personnel, il a appelé à bannir toute forme de discours haineux et à privilégier le consensus pour des élections professionnelles équitables et transparentes.
À l’issue des échanges, les principales centrales syndicales ont rendu public un mémorandum destiné aux candidats à la présidentielle du 12 octobre 2025. Ce document exprime les priorités du monde du travail et s’articule autour de quatre grands axes :
- Amélioration du pouvoir d’achat et des conditions de travail : revalorisation du salaire minimum proportionnel au coût de la vie, encadrement de la précarité, respect des normes de sécurité, fiscalité sociale plus juste, régulation des prix et retour à une gestion publique des secteurs stratégiques ;
- Emploi et formation : sécurisation des postes existants, développement des compétences adaptées aux réalités économiques, appui aux PME et à l’entrepreneuriat, relance de l’enseignement technique, intégration progressive du secteur informel et accompagnement renforcé des jeunes et des femmes ;
- Protection sociale : élargissement de la couverture sociale à toutes les catégories, poursuite de la réforme du système, harmonisation des pensions, audit de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) et respect des règles fixées par la CIPRES ;
- Dialogue social : garantie des libertés syndicales, mise en place de mécanismes de résolution des conflits plus efficaces, régularité des concertations tripartites et ratification de conventions internationales, notamment la Convention 102 de l’Organisation internationale du travail.
Les syndicats réaffirment ainsi leur volonté de rester ouverts à la concertation, tout en appelant les futurs dirigeants à s’engager clairement pour des réformes sociales durables et inclusives.