À l’heure où le pays se prépare à vivre de nouvelles échéances électorales, une voix se fait entendre pour placer l’écologie au centre du débat. Le Parti écologiste du Cameroun (PEC), dirigé par Éric Nguéguim, entend marquer les esprits en rendant public, le 18 septembre 2025 à Yaoundé, son « Pacte écologiste camerounais, pour un Cameroun juste, en paix et écologiste à l’horizon 2026-2032 ».
Conçu comme une feuille de route de long terme, ce texte se veut à la fois un diagnostic et un plan d’action. Il souligne que l’urgence climatique, l’accroissement des inégalités sociales et la pression démographique imposent au Cameroun de sortir d’un modèle de développement jugé « épuisé ». Pour ses promoteurs, il n’existe plus d’opposition entre progrès économique, justice sociale et protection de la planète.
Nourrir le pays autrement
Le premier pilier du pacte est consacré à la lutte contre la faim et la dépendance alimentaire. Le PEC propose :
- la création d’une banque nationale de semences paysannes locales pour préserver la biodiversité et renforcer l’autonomie agricole ;
- le développement de l’agriculture biologique et agroécologique via des incitations financières ;
- une réforme foncière à caractère écologique afin de sécuriser l’accès des jeunes et des femmes à la terre ;
- un fonds de souveraineté alimentaire destiné à protéger les filières locales et soutenir les coopératives ;
- l’interdiction des cultures OGM non contrôlées et la limitation des pesticides chimiques importés ;
- la mise en place de marchés agroécologiques communaux pour rapprocher les producteurs des consommateurs.
Un virage énergétique annoncé
La deuxième orientation touche à la transition climatique et énergétique. Le PEC réclame une loi climat nationale qui obligerait le Cameroun à réduire de 30 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Le parti veut aussi lancer un programme de transition énergétique qui comprend : la subvention de l’énergie solaire domestique en zone rurale, l’électrification verte des bâtiments publics et la promotion des transports collectifs électriques. Autre mesure forte : l’interdiction, dès 2026, d’importer des véhicules thermiques d’occasion de plus de dix ans.
Se présentant comme la principale force politique portée par les jeunes, le PEC annonce son intention d’investir massivement de nouvelles générations aux législatives et aux municipales. La décentralisation, affirme Éric Nguéguim, exige une implication forte de la jeunesse dans la gestion des affaires locales.
Un pacte qui dépasse les municipales
Le projet ne s’adresse pas uniquement aux candidats aux élections locales. Les futurs postulants à la présidence sont aussi invités à prendre part à la rencontre du 18 septembre 2025. Leur signature du pacte constituerait une forme d’engagement à intégrer l’écologie dans leurs programmes de gouvernance.
Avec cette initiative, le PEC veut rappeler que le Cameroun ne peut rester à l’écart d’un mouvement mondial où l’écologie est désormais au cœur des politiques publiques. Pour Éric Nguéguim, le temps est venu d’adopter un modèle de société qui réconcilie économie, justice sociale et respect de l’environnement.