Un élève de 4e espagnol au Lycée classique de Nkolbisson a mortellement poignardé son professeur de mathématiques en plein cours. Le drame a eu lieu le mardi 14 janvier 2020 sous le regard médusé des camarades du bourreau. Au centre de la discorde, un téléphone portable que l’élève utilisait en classe, au mépris de la réglementation et de l’autorité de l’enseignant.
La victime, Boris Kevin Njomi Tchakounte, 26 ans, professeur de mathématiques en service au Lycée de Panke Djinoum dans la région de l’Ouest, sortait fraîchement de l’Ecole normale supérieure de Yaoundé. En attendant de rejoindre son lieu d’affectation, il exerçait comme vacataire au Lycée de Nkolbisson.
Le mardi 13 janvier 2020, pendant le cours, l’enseignant se rend compte que son élève manipule un téléphone portable. Outré, il va inviter en vain le fautif à respecter la réglementation en vigueur. De là, partira une dispute qui va très vite tourner en une confrontation physique. A la grande surprise des autres élèves, et d’après les témoignages, le meurtrier va sortir le couteau pour asséner le coup mortel à son éducateur.
Transporté urgemment au Chu (Centre universitaire hospitalier), situé à une trentaine de minutes de l’établissement scolaire, l’enseignant qui avait déjà perdu beaucoup de sang, va succomber à ses blessures.
L’élève meurtrier se trouve actuellement entre les mains de la police pour enquêtes et exploitation.
Ce drame est fortement condamné par la communauté éducative camerounaise, laquelle est de plus en plus excédée par le statut déficitaire de l’enseignant au Cameroun.
La ministre des Enseignements secondaires, Pauline Nalova Lyonga, a publié le même jour un communiqué pour adresser ses condoléances à la famille éprouvée et au corps enseignant. Elle assure que « toutes les mesures seront prises pour que force reste à la loi ». Une sortie peu convaincante au regard à la vague de courroux née, que les enseignants n’ont de cesse de déverser. Ils demandent une revue immédiate du statut de l’enseignant, avec en bonne place, l’augmentation des salaires et des mesures de sécurité plus rigoureuses.