Rapports sur le développement humain 2019
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La cérémonie de lancement conjoint du Rapport mondial sur le développement humain 2019 et du Rapport  national sur le développement humain s’est déroulée le mercredi 16 janvier 2020 à Yaoundé. Alors que le Rapport mondial souligne les efforts accomplis par le Cameroun avec un indice de développement humain de 0,563 en 2018, le Rapport national démontre, pour sa part, que pendant la période couverte par le Dsce le pays  a enregistré une croissance modeste qui aurait pu bénéficier aux pauvres, malheureusement ce sont les   ménages les plus nantis qui en ont une fois de plus bénéficié. Cette croissance n’a donc pas permis le recul de la pauvreté.

« Au-delà des revenus, des moyennes et du temps présent ; les inégalités de développement humain au 21eme siècle », c’est le thème du Rapport mondial 2019. Un Rapport qui classe le Cameroun dans la catégorie de « développement humain moyen » car entre 1990 et 1998, l’indice de développement humain a augmenté de 26%. L’espérance de vie à la naissance a augmenté de 5,6 années, la durée moyenne de scolarisation de 2,8 années, le revenu national par habitant a connu une amélioration d’environ 14%. Le Cameroun occupe désormais la 150e place sur 189. « Evidement c’est un progrès qui ne donne pas toute  l’ampleur de la volonté que nous voulons imprimer à la réduction des inégalités. C’est pourquoi il est important de poursuivre  ces efforts là au niveau des politiques publiques », déclarations du Minepat. Les acquis sont salués par le Pnud qui appelle cependant les différentes parties prenantes à amplifier les efforts pour une croissance économique plus soutenue.

« Croissance inclusive, inégalités et exclusions », thème du Rapport national 2019. A travers ce Rapport l’on comprend aisément que la persistance des blocages structurels à plusieurs niveaux et l’inefficacité des mesures de politique conjoncturelles sont les facteurs déterminants de la régression de la croissance au cours de la période couverte par le Dsce. Au cour de cette même période la croissance économique est caractérisée par : la faiblesse de la transformation structurelle ; la faible productivité du secteur agricole ; une pauvreté qui devient de plus en plus un phénomène rural ; des disparités spatiales persistantes ; un filet social qui laisse tomber les pauvres ; une inclusion sociale à prédominance spatiale ;  des inégalités de genre qui persistent ; le non-alignement des dépenses publiques avec les priorités du Dsce ; une lutte inefficace contre la corruption ; une décentralisation embryonnaire  et un appareil statistique inadéquat. « Les deux Rapports parlent de l’importance de s’attaquer à  l’inégalité qui est souvent à la base de l’instabilité …Il faut continuer à chercher à mieux comprendre les causes des inégalités. Le grand message c’est d’aller au-delà des chiffres et des moyens mais surtout regarder la qualité de vie que mènent les citoyens », précise la représentante résidente du Pnud. Il faut donc rapidement se mettre au travail.

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