Tensions postélectorales : Issa Tchiroma Bakary donne 48 heures au régime de Biya pour libérer tous les prisonniers politiques | Crédit photo : GBW
Tensions postélectorales : Issa Tchiroma Bakary donne 48 heures au régime de Biya pour libérer tous les prisonniers politiques | Crédit photo : GBW

Dans un message rendu public le dimanche 9 novembre 2025, Issa Tchiroma Bakary donne 48 heures au régime de Paul Biya pour libérer tous les prisonniers politiques arrêtés et incarcérés après l’élection présidentielle du 12 octobre.

Pour justifier cette hausse de ton, le candidat qui s’est autoproclamé vainqueur avant le verdict final du Conseil constitutionnel explique que «le peuple camerounais se trouve dos au mur, confronté à une menace existentielle de la part d’un régime qui pratique le gangstérisme d’État, qui terrorise les populations, procède à des purges politiques et purges au faciès dans toute les régions». Il dénonce l’arrestation, l’incarcération et la persécution de milliers de Camerounais qui ont pourtant opté pour une approche pacifique pour revendiquer une victoire volée.

Il fustige par ailleurs le fait que lors de la prestation de serment, Biya ait posé la main sur la Bible au nom de Dieu, alors qu’il sait pertinemment comme tout le monde «qu’il n’a jamais été élu». Tchiroma y voit une instrumentalisation de Dieu en vue de «réaliser ses basses besognes». Selon lui, cette profanation vient décréter un divorce avec les religieux quelle que soit l’obédience, avec les conséquences spirituelles qui pourraient s’en suivre.

Du haut de sa responsabilité en tant que «président élu», Tchiroma exige que cesse toute pratique contraire aux principes démocratiques, et surtout que soient libérés «sans condition» tous les Camerounais qui se trouvent dans les prisons à cause de leurs opinions politiques. «Je leur donne 48 heures», précise-t-il en guise d’ultimatum. Faute de quoi, «le peuple Camerounais se retrouvera en légitime défense et se sentira libre non seulement de se protéger, mais également de tout faire pour protéger leurs enfants et les récupérer partout où ils se trouvent», conclut-il.

Dans les rangs du pouvoir, la menace semble ne pas être prise au sérieux. Il y a cependant eu la sortie d’Elvis Ngolle Ngolle notamment, ancien ministre et actuel directeur de l’académie du RDPC (parti au pouvoir), qui balaie d’un revers de la main les revendications de Tchiroma et l’appelle à adopter une posture plus démocratique. Pour le RDPC, l’approche du PCRN et du PURS devrait servir d’exemple aux «politiciens véreux». Ces deux partis de l’opposition ont d’ores et déjà tourné la page de la présidentielle du 12 octobre 2025, histoire de remobiliser les troupes en vue d’un succès honorable à la prochaine échéance : les élections régionales qui se tiennent le 30 novembre 2025.

Pour rappel, après le report des municipales et législatives qui devaient se tenir en février de cette année, le MRC, principal parti d’opposition, sera l’un des grands absents des régionales, faute d’élus.

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