2019-03-23 | 11:13:15
Malgré les efforts déployés par le gouvernement pour faciliter l’échange entre le public et le privé, le climat des affaires peine à prendre la vitesse escomptée.
Présidés par le Premier ministre Joseph Dion Ngute, les travaux de la 10e édition du Cameroon Business Forum se sont tenus à Douala le lundi 18 mars 2019 sous le thème « Emergence et développement de l’investissement privé ». Au programme, quatre ateliers thématiques : (1) L’émergence et le défi de l’industrialisation ; (2) Quelle politique fiscale pour l’émergence du Cameroun ? (3) Quelles stratégies d’Import-Export pour l’émergence ? (4) Définition de la feuille de route Doing Business 2019.
Depuis la première édition en 2010, le CBF se veut une plateforme entre le gouvernement et le secteur privé, qui entend améliorer le climat des affaires et favoriser les investissements locaux et étrangers. Le bilan après dix années reste assez remarquable, avec à son actif 200 recommandations dont 150 exécutées, et 90 réformes obtenues. Cependant beaucoup reste à faire, dans la mesure où le Cameroun a perdu au mois d’octobre 2018, trois places dans le classement de Doing Business, passant de la 163e à la 166e place sur 190 pays.
Qu’est-ce qui empêche donc le Cameroun de grimper et de gagner de précieuses places sur l’échelle prestigieuse de l’économie mondiale ? La Banque mondiale, dans son rapport du 31 octobre 2018, pointe un doigt accusateur sur des aspects comme l’obtention du permis de bâtir, l’accès à l’électricité, l’enregistrement de la propriété, l’accès au crédit, la protection des investisseurs minoritaires, le paiement des taxes, le commerce transfrontalier, la résolution de l’insolvabilité…
Pour les chefs d’entreprises à l’échelle nationale, il faudrait aussi agir avec efficacité contre les « marchés qui se ferment, l’accumulation de créances sur l’Etat, la multiplication des tracasseries administratives ». A ces phénomènes, se sont ajoutées les différentes crises, Boko Haram, zone anglophone, etc.
Au final, il ressort que la 10e édition du CBF, malgré ses limites, est parvenue à donner plus de visibilité sur les aspects à améliorer dans le climat des affaires. Mais les autorités auront-elles l’amabilité ou le courage des les prendre en compte ?