Près d’un milliard de personnes souffrent de troubles mentaux, 890 millions vivent avec l’obésité, 537 millions sont diabétiques, plus d’un milliard hypertendus et environ 20 millions développent un cancer chaque année. Des données inquiétantes mises en lumière lors d’un webinaire tenu le 24 septembre 2025, à l’initiative de l’Alliance MNT Afrique centrale , en collaboration avec le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et l'environnement (REMAPSEN), coordination Afrique centrale.
Une région en difficulté
En Afrique centrale, la tendance est préoccupante : les MNT représentaient 24 % des décès en 2000, elles en causent aujourd’hui 37 %. Pour les experts, cette progression s’explique par des facteurs multiples : alimentation déséquilibrée, inactivité physique, consommation de tabac et d’alcool, pollution environnementale. Mais surtout, par des freins structurels. Instabilité politique, conflits armés, manque de ressources financières et humaines… autant de handicaps qui ralentissent la riposte dans la sous-région, contrairement à l’Afrique de l'Est.
Malgré ce retard, certaines initiatives ouvrent des perspectives. L’approche du Cameroon Baptist Convention Health Service a été présentée comme un modèle à adapter et renforcer pour améliorer la lutte contre les MNT en Afrique centrale.
La rencontre, qui a réuni une trentaine de journalistes de la presse écrite, audiovisuelle et numérique, a également mis en avant le rôle crucial des médias. Donner une visibilité constante aux MNT, sensibiliser les populations et interpeller les décideurs : telles sont les missions assignées aux professionnels de l’information. « Les journalistes, en tant qu’historiens du présent, doivent contribuer à construire des alliances solides contre ces maladies silencieuses », a insisté Judith Noël Chekumo, représentante de l’AMNTAC.
Une mobilisation appelée à s’intensifier
Tenue à la veille de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies sur les MNT (25 septembre 2025), cette rencontre virtuelle illustre la volonté de renforcer les synergies entre médias et acteurs de la société civile. Elle marque le point de départ d’un partenariat renouvelé en Afrique centrale pour inscrire durablement la lutte contre les MNT dans les priorités politiques et sanitaires.