Candidat consensuel de la coalition de l’opposition : Issa Tchiroma Bakary ne fait pas l’unanimité | Crédit photo : CE
Candidat consensuel de la coalition de l’opposition : Issa Tchiroma Bakary ne fait pas l’unanimité | Crédit photo : CE

Un appel à l’unité et à la transition démocratique

L’Union pour le changement a annoncé, le 13 septembre 2025, l’investiture d’Issa Tchiroma Bakary comme candidat consensuel de la coalition de l’opposition à la prochaine élection présidentielle. Cette date n’a pas été choisie au hasard : elle correspond à l’anniversaire de la disparition de Ruben Um Nyobè, figure emblématique de la lutte pour l’indépendance du Cameroun. Malgré cette heureuse coïncidence, l’affaire semble programmée pour finir en eau de boudin.

A Yaoundé, la conférence de presse prévue pour officialiser cette déclaration n’a finalement pas eu lieu. Alors que les journalistes étaient déjà installés, caméras et micros en place, un commissaire de police est intervenu pour ordonner l’évacuation de la salle, mettant fin à la rencontre avant même l’arrivée du candidat. C’est par voie de documents que le message a été transmis aux médias.

A côté de cet abus d’autorité, la candidature de Tchiroma ne fait pas l’unanimité, les principaux partis de l’opposition à l’instar de l’UNDP ou du SDF ayant annoncé qu’ils se désolidarisent de cette entreprise menée par Djeukam Tchameni et Anicet Ekane. Maurice Kamto, le principal opposant à Biya, injustement écarté de la présidentielle par le Conseil constitutionnel, n’a pas encore donné son avis, lequel sera sans doute déterminant pour la suite.

Un face-à-face annoncé avec le président sortant

Dans son message, Issa Tchiroma a pris à témoin l’opinion publique et adressé directement un défi au président en exercice. « Vous avez gouverné 43 ans, moi je viens proposer trois à cinq ans de transition pour reconstruire ce que vous avez détruit », a-t-il affirmé, ajoutant qu’il se tient prêt à débattre publiquement du bilan du régime face au « Programme commun de transition » défendu par la coalition.

Un programme en six chantiers majeurs

Le candidat a précisé que son mandat, limité volontairement à une seule échéance, reposerait sur six priorités essentielles :

  • Réconciliation nationale et fin de la guerre fratricide ;
  • Audit complet de l’État et de ses finances ;
  • Réforme de la Constitution et du Code électoral ;
  • Reconnaissance de la double nationalité pour la diaspora ;
  • Intégration des jeunes et des femmes dans l’emploi et la formation ;
  • Accès généralisé à l’électricité et à Internet pour relancer l’économie.

Selon lui, ce programme vise à préparer « des élections libres et transparentes, garantes d’une alternance pacifique et durable ».

Un appel à l’unité nationale et à la société civile

Tout en présentant sa vision, Tchiroma a tendu la main à l’ensemble de l’opposition ainsi qu’aux forces vives de la nation. « Le Cameroun n’a pas besoin de divisions, il a besoin de victoire », a-t-il insisté, invitant à dépasser les querelles personnelles pour consolider une coalition capable d’assurer l’alternance.

Le choix symbolique du 13 septembre, jour de mémoire de Ruben Um Nyobè, a été revendiqué comme un signe : « Comme lui hier, nous disons : le peuple doit choisir son destin. »

Détermination face aux obstacles

Dans ce message, l’ancien ministre a assuré que la peur avait changé de camp. « Vous avez semé la peur pendant 43 ans, mais aujourd’hui, la peur a changé de camp », a-t-il martelé.

Il a également souligné que la coalition ne reconnaîtra que « le résultat des urnes ».

Concluant avec assurance, il a déclaré : « Nous allons gagner, parce que nous avons la vérité, nous avons la justice, nous avons le peuple. »

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