La Camair-Co (Cameroon Airlines Corporation), la compagnie aérienne nationale du Cameroun, prend un nouvel envol avec les changements survenus le lundi 27 mai 2019 dans son top management.
Le président de la République a signé hier trois décrets importants portant nomination des nouveaux dirigeants de la Camair-Co : Jean Ernest Masséna Bibehè remplace Louis Georges Njipendi Kuoto à la présidence du conseil d’administration, cumulativement avec la casquette de ministre des Transports ; Njipendi Kuoto quitte la présidence de la structure pour occuper le poste de directeur général en remplacement d’Ernest Dikoum ; et enfin Max Constant Mve Minsi est le nouveau directeur général adjoint, en remplacement de Moussa Habouba.
Après la publication des décrets, une session extraordinaire du conseil d’administration s’est tenue dans l’après-midi à l’hôtel Hilton à Yaoundé, dans l’optique de s’arrimer à la nouvelle donne.
La crise au sein de la compagnie camerounaise était devenue un secret de polichinelle. Les turbulences étaient devenues légion depuis le vol inaugural de 2011. Après un semblant d’embellie notée entre 2017 et 2018, des difficultés budgétaires ont eu raison de la bonne volonté des dirigeants : incapacité d’agrandir la flotte, plusieurs avions cloués au sol pour cause de pannes techniques, etc.
Ernest Dikoum, le désormais ex-DG contraint au chômage, avait à maintes reprises signalé son incapacité à disposer de fonds pour sortir la tête de l’eau, notamment pour louer provisoirement des avions. En vain ! En réponse, il vient de perdre sa place au profit de Njifendi.
En l’état actuel des choses, le poste de directeur général de la Camair-co sonne peut-être comme un cadeau empoisonné aux yeux de l’opinion. En dehors des questions liées à la gestion des ressources humaines, la compagnie croupit sous une dette estimée à plusieurs dizaines de milliards. En termes de crédibilité, la structure ne représente plus grand-chose pour beaucoup de Camerounais. Les nouveaux responsables devront donc bosser très dur pour sortir du gouffre dans lequel la Camair-Co s’est enfoncée au fil des ans au point de ne devenir que l’ombre d’elle-même.