AFCD
AFCD, photo de famille, dimanche 14 avril 2019, Yaoundé / ©GBW

L’Association des femmes au cœur du développement (AFCD) a organisé le dimanche 14 avril 2019 une conférence-débat avec pour thème « L’éducation de la mère et de l’enfant ». Les femmes se sont retrouvées dans les locaux de Trow (Transforming Our World), un cabinet de conseil et formation situé au quartier Efoulan à Yaoundé.

Pour animer les débats, l’AFCD fait recours à l’expertise de trois panélistes : Clarisse Modo Nyebe, enseignante ; Christine Flore Talla’a, cheffe d’entreprise BTP ; et Dr. Grâce Mbog, enseignante.

Aux dires de la secrétaire générale de l’AFCD, ce sont « les dérivent sociales observées dans notre environnement et plus particulièrement en milieu scolaire » qui sont le principal prétexte à l’origine de la conférence. Récemment au lycée bilingue de Déïdo à Douala par exemple, Tsanou Rochnan Blériot, 17 ans, a été poignardé par son camarade de classe lors de la remise des bulletins du second trimestre. Transporté à l’hôpital, il a rendu l’âme quelques heures après.  

Se sentant interpellées, les femmes de l’AFCD se donnent désormais de « sensibiliser, informer, et même former » sur des problématiques liées à l’enfant, voire à la mère, dans la mesure où le comportement de l’enfant est étroitement lié à la conduite des parents, et particulièrement celle de la mère.      

Selon Clarisse Modo Nyebe, même si la bonne éducation de l’enfant dépend d’abord de l’enfant lui-même, il s’avère qu’elle soit aussi subordonnée aux parents et aux enseignants. L’élève qui quitte la maison le ventre vide, du fait de la négligence des parents, sera tenté de taxer les biens de ses camarades tant que faire se peut. Mais il peut aussi avoir une meilleure attitude, surtout s’il a appris (dans le cadre familial ou scolaire) la maîtrise de ses pulsions. Donc même si le parent est défaillant, l’enseignant qui occupe en général près du tiers du temps de l’enfant, peut être d’une grande utilité dans la construction de son bien-être.

Concernant l’éducation de la mère, Christine Flore Talla’a pense qu’il y a un échec qui plane quelque part, car on ne donne que ce qu’on a reçu. La mère qui n’est pas formée aura des difficultés à bien éduquer son enfant. Les parents se battent de plus en plus pour la gloire, la richesse, le statut social… Malheureusement, tout cela se fait au détriment de l’éducation de l’enfant. Tout se passe comme si le cadre familial est devenu le lieu par excellence de la fabrication des monstres, qui plus tard, deviennent une entrave pour la vie sociale paisible. Il est donc question, compte tenu des dérives observées, que les parents, la mère en premier, prennent conscience de l’échec et se mettent à l’école de l’andragogie, afin de recevoir de meilleurs conseils sur la mentalité adulte et leur application dans la vie en familiale.

Dr Grâce Mbog, pour sa part, voit les paroles comme ayant une grande puissance sur l’enfant. Les paroles positives sont sources de bénédictions pour le fils ou la fille. Les parents se doivent de leur parler, certes, mais en évitant de dire ce qui pourrait entrainer des malédictions. En bonne enseignante, elle a expliqué que l’année scolaire qui s’achève demande que l’élève soit discipliné et organisé afin d’affronter avec succès les examens qui s’annoncent.   

La présidente de l’association, Annie Mbob Mbog, n’a pas manqué de dire sa satisfaction sur le déroulement de la conférence-débat. Elle espère grandement que les futures rencontres soient encore plus riches et plus exaltantes.

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