La lutte contre la résistance aux antimicrobiens mobilise les acteurs de divers secteurs à Yaoundé  | Crédit photo : ME
La lutte contre la résistance aux antimicrobiens mobilise les acteurs de divers secteurs à Yaoundé | Crédit photo : ME

Le ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales, Dr Taïga, a présidé la cérémonie d'ouverture officielle de la cinquième édition consécutive de la semaine continentale de sensibilisation sur la résistance aux antimicrobiens (RAM), le lundi 18 novembre 2024 à Yaoundé. C'était en présence de hauts responsables du PNUE, de la FAO pour l'Afrique, de l'OMS pour l'Afrique, de l'OMSA et du Centre africain pour la prévention et le contrôle des maladies.  Occasion pour Dr Taïga d'appeler les différents acteurs (médecins, pharmaciens, vétérinaires et autres) à une collaboration efficace, à un partage d'expériences, de connaissances et de bonnes pratiques pour relever le défi de la résistance aux antimicrobiens. Il a par ailleurs souligné que la collaboration intersectorielle est impérative pour combattre efficacement la RAM.

« Éduquer, promouvoir, agir maintenant>> est le thème  retenu pour cette commémoration. Un thème qui dévoile l'ampleur de la situation.  Il faut le dire, la RAM est devenue une véritable « pandémie silencieuse ». Elle touche des personnes de tous les âges, dans tous les pays. On estime qu'en 2050, elle pourrait causer 10 millions de décès par an, dépassant les décès causés par le cancer. La situation est particulièrement préoccupante en Afrique où l'utilisation inappropriée des antimicrobiens et des produits phytosanitaires court les rues tant chez les hommes qu'en élevage et en agriculture.

La résistance aux antimicrobiens désigne la capacité des microbes à résister aux effets des médicaments antimicrobiens et des antibiotiques. Les infections deviennent donc très difficiles à traiter. Cela peut entraîner des hospitalisations prolongées, des traitements très coûteux et des options de traitement réduites. Tout ceci augmente le risque de complications et de mortalité. La RAM constitue une crise de santé mondiale et menace les progrès vers les ODD liés à  la santé, à la réduction de la pauvreté, à la sécurité alimentaire, à l'eau potable et à l'assainissement.

Des  pistes des solutions

Pour endiguer la RAM, Dr Taïga propose la promotion d'une bonne compréhension des bonnes pratiques d'utilisation des antimicrobiens dans tous les secteurs et les domaines d'activités concernés, ainsi que les bonnes pratiques liées à la biosecurité, à la prévention et au contrôle des infections. Pour y arriver il faut renforcer la surveillance dans les différents secteurs pour détecter et gérer effectivement les situations de résistance aux antimicrobiens. Ce qui implique le renforcement des capacités  des laboratoires de diagnostics, l'organisation des campagnes de sensibilisation auprès du grand public, le soutien à la recherche pour le développement des nouvelles stratégies thérapeutiques et des alternatives à l'usage des antimicrobiens. A  ceci, il faudrait ajouter la mise en place de politiques claires. Il invite par ailleurs les différents acteurs à être particulièrement « attentifs à ceux qui pratiquent l'automédication » ainsi qu'à ceux qui pratiquent la médecine et la pharmacie de la rue.

La lutte nécessite une collaboration multisectorielle selon l'approche « une seule santé ». Le ministre de l’Élevage a lancé un vibrant appel en direction des différentes parties prenantes : « Je fais appel à  tous les acteurs : gouvernement, institutions de santé, secteur privé, communautés et partenaires au développement. Ensemble nous pouvons faire la différence. »

La lutte contre la résistance aux antimicrobiens mobilise les acteurs de divers secteurs à Yaoundé | Crédit photo : ME
La lutte contre la résistance aux antimicrobiens mobilise les acteurs de divers secteurs à Yaoundé | Crédit photo : ME

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