Lors de la célébration de la 17e Journée africaine de la médecine traditionnelle, le samedi 31 août 2019, les membres de PROMETRA (Association pour la promotion de la médecine traditionnelle) se sont retrouvés à leur siège à Yaoundé pour échanger sur les voies et moyens de consolidation de la place de leur domaine d’activités.
Pour le célèbre docteur Dewah, très connu à travers la Bros Modern Clinic International et surtout pour ses prouesses en matière d’utilisation des techniques africaines pour vaincre différentes sortes de maladies, il est grand temps de faire la distinction entre santé physique et santé spirituelle.
En clair, Dr Dewah pense que le fait de mettre tous les acteurs de la médecine traditionnelle dans le même panier est une entrave à l’évolution du secteur, car dit-il, le risque encouru est celui de voir tout le monde être traité de charlatan. En effet, les spécialistes de la santé physique n’ont pas la même approche que ceux de la santé spirituelle. Vouloir les mettre tous autour de la même table de discussion est une erreur à éviter. Il ajoute que le Messie ne viendra pas du côté des pouvoirs publics ; les membres de PROMETRA devront repenser eux-mêmes leur organisation. Il sera donc question au préalable de pouvoir regrouper les acteurs suivants les différentes spécialisations afin d’aider le patient et l’opinion à distinguer qui est qui et qui fait quoi, à choisir une piste thérapeute avec discernement.
Jean Patrice Essomba, comme beaucoup d’autres membres de PROMETRA, ne voit pas les choses de la même façon. En tant qu’Africain, il estime que toute science africaine, à la base, est d’abord spirituelle. Pour soigner, toucher l’herbe selon lui, on invoque l’esprit. Par conséquent, il sera difficile de défaire la médecine physique de la médecine spirituelle.
Au-delà de ces divergences de chapelles qui constituent d’ailleurs l'une des principales caractéristiques de l’activité scientifique de façon globale, tout le monde se réjouit néanmoins du fait que les acquis positifs des ancêtres soient déjà reconnus aux niveaux national, régional et mondial. Depuis quelques années, la médecine traditionnelle est enseignée dans plusieurs universités africaines. Une revalorisation qui, selon l'association PROMETRA, est un honneur à l’égard des ancêtres. Et ce n’est que de bon ton si le thème de cette 17e édition est intitulé « Intégration de la médecine traditionnelle dans les programmes d’enseignement pour les étudiants en sciences de la santé des universités dans la région africaine ». Mais le combat est loin d’être terminé ; en témoignent l’absence des représentants des pouvoirs publics lors de la célébration de la Journée et le flou entretenu autour du choix du site devant accueillir les participants. Se peut-il que l’on n’ait pas invoqué les esprits ?
