Dans un entretien accordé à Centrifuge Hebdo le 26 septembre 2024 à Mbalmayo, Kisito Ngankak, directeur du développement des médias privés et de la publicité au ministère de la Communication, est revenu notamment sur les droits des personnes handicapées, à l’issue d’un atelier y relatif.
Centrifuge Hebdo : Vous êtes point focal Mincom-Sightsavers. C'est en cette qualité que vous avez participé de bout en bout à l'organisation de ces travaux. Quelles en sont les motivations réelles ?
Kisito Ngankak : Ils s'inscrivent dans le cadre d'une collaboration entre l'ONG Sightsavers et le ministère de la Communication sur le segment de la promotion de l'accès à l'information, notamment pour les personnes vivant avec un handicap auditif, pour le moins, en tout cas. Donc nous nous rencontrons avec Sightsavers sur cette problématique et nous nous mettons en collaboration pour pouvoir de notre côté, prendre des mesures d'ordre juridique et d'ordre technique pour que les personnes vivant avec un handicap auditif puissent accéder à l'information par la traduction en langue de signes.
Comment cela va se faire concrètement ?
Il faut que les émissions phares dans toutes les télévisions puissent être traduites en langue des signes. Pour le moment, c'est sur ça que nous travaillons. D'autres aspects de la coopération avec Sightsavers seront développés au fur et à mesure qu'elle se renforcera et au fur à mesure qu'elle avancera. Pour le moment ce séminaire d'un jour avait pour objectif de travailler avec les acteurs des nouveaux médias sur cette question .
Pouvez-vous souligner les perspectives d'avenir du projet sus-évoqué ?
D'abord il s'agit de mettre en application toutes les recommandations issues de ces travaux, chacun en ce qui le concerne. A notre niveau, il s'agit d'avancer dans la formalisation de la traduction en langue des signes dans un certain nombre d'émissions dans toutes le télévisions à qui nous accordons les autorisations d'exister. Il s'agira également pour nous, d'accompagner la plateforme des personnes handicapées avec les actions de communication des blogueurs d'une part et des journalistes qui écrivent en ligne d'autre part. Il est question de mettre tous ces acteurs ensemble pour que la collaboration soit plus forte, qu'on ait une couverture inclusive des activités, qu'on ait davantage de présence des personnes handicapées devant nos caméras, qu'on les ait un peu plus sur nos écrans. Il faudrait qu'on les suive dans ce qu'ils font au quotidien et qu'on rapporte à travers des success stories, ce qu'ils font au quotidien. Tout ceci dans le but justement de montrer qu'il n'y a pas de citoyen à part et qu'un handicap ne fait pas de vous un citoyen à part. Tous les Camerounais, pour nous, vivant avec un handicap, sont des citoyens à part entière. Ce faisant, ils doivent participer à la vie politique et publique de la même manière que ceux qui vivent sans handicap .
Propos recueillis par Marianne Ebelle